Tolérance (Kant, 1784)
Kant, en 1784, insiste sur le dépassement de la simple tolérance :
« Un prince qui ne trouve pas indigne de lui de dire qu’il considère comme un devoir, en matière de religion, de ne rien prescrire aux hommes, qu’au contraire c’en est un de leur laisser en ce domaine entière liberté ; un prince, donc, qui va jusqu’à décliner pour lui-même le nom hautain de tolérance est lui-même éclairé et mérite que ses contemporains et la postérité reconnaissante le célèbrent comme le premier à avoir sorti le genre humain de la minorité, du moins pour ce qui relève du gouvernement, et à avoir laissé chacun libre de se servir de sa propre raison dans tout ce qui est affaire de conscience. »
Emmanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières ?,
traduction Jean-Michel Muglioni, Paris, Hatier,
« Profil », 2007, page 79.