Robespierre, Maximilien (1758-1794)
Né à Arras en 1758, dans une famille d’hommes de loi de la petite bourgeoisie, orphelin de mère et délaissé par son père, il est élevé par ses grands-parents maternels. Après avoir obtenu une bourse, il fait de brillantes études à Paris au lycée Louis-le-Grand. Il y découvre les idées des Lumières comme celles que Rousseau exprimées dans le Contrat social et le Discours sur l’origine de l’inégalité qui le marquent particulièrement. En 1781, il prête son serment d’avocat devant la cour d’Arras. Il est, un an plus tard, nommé juge au tribunal épiscopal.
Il défend sa vision d’une justice plus égalitaire avec détermination et zèle. Lors de l’« affaire du paratonnerre » (1783), tandis que la partie adverse prétend que le paratonnerre représente un danger pour le voisinage, Robespierre, jeune avocat très au fait de l’invention de Benjamin Franklin, gagne le procès en démontrant que cette invention, tout au contraire, protège des habitations. Il s’affirme comme un homme de son temps, éclairé et prêt à lutter contre l’obscurantisme.
L’« affaire Deteuf », dans laquelle est impliquée la toute-puissante abbaye d’Anchin, illustre son combat contre les injustices et pour la défense des plus humbles et des opprimés.
Robespierre entre en politique dès la convocation des États généraux. Député du tiers État d’Artois en 1789, il rédige le cahier de doléances de l’une des corporations les plus pauvres, celle des savetiers mineurs. Député à la Constituante de 1789 à 1791 où il prend fait et cause contre les interdictions de voter et d’être éligible qui frappent les non-catholiques, les comédiens et les juifs, puis à la Convention en 1792, membre du club des Jacobins, élu au Comité de Salut Public le 27 juillet 1793 en remplacement de Danton, il consacre ses talents d’orateur à pourfendre tous ceux qu’il considère comme les ennemis du peuple, Girondins, Enragés, Hébertistes, Indulgents… et cherche, par tous les moyens, à les éliminer.
Robespierre, pacifiste avant l’heure, ennemi juré de la peine de mort, n’est pas un révolutionnaire sans foi. Il n’a jamais souhaité que la révolution soit synonyme d’athéisme et a même lutté contre la déchristianisation qui, prônée par les partisans d’Hébert, provoque de graves troubles dans le pays. Pour lui cependant, l’avènement d’une société nouvelle et plus harmonieuse, fondée sur l’égalité des droits, grâce au suffrage universel en particulier, la bonté essentielle du peuple et le règne de la vertu doivent s’accomplir sous le signe de l’Être suprême.
C’est en son honneur qu’il organise, une immense fête populaire le 20 prairial an I (8 juin 1793), au Champ de Mars à Paris. L’idée d’une religion civile s’impose jusque dans le calendrier républicain et aux fêtes qui lui sont associées. Robespierre est soupçonné de vouloir en être le pontife.
De plus en plus isolé, contesté par ses anciens amis du comité de Salut Public, celui que l’on surnomme « l’Incorruptible » et dont l’action, sans être véritablement celle d’un tyran sanguinaire ou d’un dictateur, a fini par se confondre avec le visage de la Grande Terreur, est guillotiné le 10 thermidor An II (28 juillet 1794).
M.S.-L., Dictionnaire de la Laïcité (2°édition)
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