L’Etat (Hegel, 1770-1831)
Le texte qui suit est très représentatif de la pensée hégélienne de l’Etat et de sa vocation à l’universel :
« C’est seulement ainsi, en se tenant au-dessus des Eglises particulières, que l’Etat a acquis l’universalité de la pensée, le principe de sa forme, et qu’il l’amène à l’existence ; pour connaître ceci, il faut savoir non seulement ce qu’est l’universalité en soi, mais ce qu’est son existence. Par conséquent, c’est d’autant plus une faute de penser que la séparation des Eglises serait ou aurait été un malheur pour l’Etat que c’est seulement par elle qu’il a pu advenir à ce qui est sa destination, à la rationalité et à l’éthicité conscientes d’elles-mêmes. De même, c’est ce qui a pu arriver de plus heureux à l’Eglise pour sa liberté et sa rationalité propres, et à la pensée pour les siennes. »
Hegel, Principes de la philosophie du droit, traduction Jean-François Kervégan, Paris, Presses universitaires de France, « Quadrige », 2013, paragraphe 270, pages 343-344.