Collot d’Herbois, Jean-Marie
De son vrai nom Jean-Marie Collot, né à Paris en 1749, mort en 1795. Il est comédien, directeur de théâtre, auteur dramatique. Membre du Club des Jacobins, il obtient en 1792 un succès populaire à Paris avec son Almanach du Père Gérard, destiné à expliquer de façon simple et pédagogique les avantages de la monarchie constitutionnelle. Sous la forme de douze entretiens, il rapporte les paroles du père Gérard « vieillard vénérable, paysan bas-breton, député à l’Assemblée nationale en 1789 ». Dans le sixième entretien, intitulé De la religion, il met sur un pied d’égalité catholicisme et protestantisme, mais son idée va plus loin : « La manière ne fait pas la croyance ; Dieu peut être adoré en France aujourd’hui de toutes les manières. » Sur un ton voltairien, il prône dans une revue populaire, l’égalité entre les croyances et la liberté de religion.
Politiquement il va se radicaliser, avec les Montagnards, au Comité de Salut public (1793), et s’engager dans une violente campagne de déchristianisation. En 1793, il fait partie de ceux qui interdisent l’usage du calendrier traditionnel pour le remplacer par le calendrier révolutionnaire d’où les noms des saints et les fêtes religieuses sont bannis. C’est le moment où certains villages congédient les curés.
Le 10 novembre 1793, on célèbre, à Notre-Dame à Paris, une fête de la Liberté et de la Raison. En 1794, à la demande de Robespierre la Convention vote un décret qui affirme l’existence de l’Être Suprême et de l’immortalité de l’âme, avec une liste de 40 grandes fêtes, et, le 8 juin 1794 est célébrée la fête de l’Être Suprême, présidée par Robespierre. Les églises sont fermées et en 1794 le culte catholique est proscrit dans toute la France.
La persécution violente va cesser avec la réaction thermidorienne et la Convention, qui veut s’affranchir du catholicisme et proclame la séparation de l’Église avec l’État (février 1795), qui va durer jusqu’en 1802 et rendre la plupart des églises au culte (mai 1795).
J.P. Dictionnaire de la Laïcité (2°édition)