Agnosticisme (agnostique)
Cette « philosophie du doute » doit beaucoup à David Hume et Emmanuel Kant, les maîtres à penser du naturaliste anglais ; Thomas Huxley qui, le premier, en définit le concept en 1869. Même si l’on peut considérer qu’elle existe déjà dans la Grèce antique avec Protagoras ou Démocrite, elle se développe au XIX e siècle, à une époque où la science révèle qu’on ne saurait prendre les textes religieux – et la Bible en premier lieu – à la lettre puisqu’on y trouve des contre-vérités. Le positivisme d’Auguste Comte est une philosophie agnostique et parmi les agnostiques les plus célèbres, il faut aussi citer Albert Einstein, Blaise Cendrars, Charles Darwin, Marie Curie, Émile Durkheim ou encore Charlie Chaplin et François Mitterrand.
Pour l’agnostique, il n’y a que ce qui est accessible à l’expérience qui a une réalité. Or, l’absolu, le divin, sont, de fait, inconnaissables (gnosis : la connaissance). Être agnostique, c’est ainsi ne pas savoir, c’est douter de l’existence de Dieu – ou d’un Être suprême –, douter de la transcendance et refuser de se soumettre à un dogme, à une Vérité révélée. Ce n’est cependant pas être incroyant. Les agnostiques n’ont, au fond, qu’une certitude : ils savent qu’ils ne savent rien.
M.H. Dictionnaire de la Laïcité (2°édition)